Zaius

Zaius – Of Adoration

Originaire de Chicago, Zaius avait déjà publié 2 EP en 2011 et 2013. Le style était plutôt Metal, même si leur musique était instrumentale et avec certaines sonorités Post-Rock. Sorti en 2017, Of Adoration est le premier album du groupe qui a aujourd’hui la volonté affirmée de se rapprocher du son de leurs compatriotes d’If These Trees Could Talk ou de Pelican.

Phaneron, le premier titre de l’album, est celui qui, par la lourdeur de ses riffs, rappelle le plus les racines Metal du groupe. Pour la suite, le son se fait plus Post-Rock, un Post-Rock brillant, un peu complexe et énergique. Cela est particulièrement vrai pour le single Seirenes, où douces notes de guitare et riffs recherchés alternent. Magnolia, quant à lui, après une calme intro, montre une face plus punchy allant flirter avec le Punk.

Zaius a décidé de passer la vitesse supérieure, avec un premier album publié sur un label (Prosthetic Records), un premier clip et une évolution de leur style vers un Post-Rock puissant. Et c’est une réussite remarquable.


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Meniscus

Meniscus – Refractions

Certains Post-Rock ont la classe chevillée au corps, les mélodies coulent de source, les ambiances sont riches et envoutantes et les riffs sont puissants tout en conservant la finesse propre au genre. Tel est le cas de celui de Meniscus, dont le style n’est pas sans rappeler celui de Jakob.

Seul petit bémol, il manque de manière assez évidente un guitariste au line-up pour la scène. De nombreuses lignes de guitare sont obligatoirement enregistrées. Un choix sans doute assumé par le groupe, mais qui fait perdre un peu de force à leur prestation live.

On est tout de même bien content que Meniscus parvienne à revenir avec un deuxième album aussi brillant, dense de bout en bout. Refractions est sans aucun doute un des meilleurs albums de 2016.


Le site officiel de Meniscus

Cult of Luna

Cult of Luna & Julie Christmas – Mariner

Mariner est le fruit de la rencontre entre le groupe de Post-Hardcore Cult of Luna et la chanteuse Julie Christmas. Cet album était attendu avec beaucoup d’envie et d’impatience compte tenu de la notoriété du groupe suédois et de la carrière de Julie Christmas, actuelle chanteuse de Spylacopa, et ancienne membre de Made Out of Babies et des mythiques Battle of Mice.

Le Post-Hardcore de Cult of Luna est plus sombre que celui d’Isis, il est rugueux, dure, âpre. Cela d’autant plus que les suédois ont fait preuve d’une certaine radicalité sur leurs derniers albums. Pour bien apprécier tout le talent du groupe, mieux vaut être un inconditionnel du style ou au moins être dans un état d’esprit adéquat avant de débuter l’écoute d’un album. Alors, Julie Christmas parvient-elle à donner ou à révéler plus d’âme à cette musique ? La réponse est oui, 2 titres de l’album le prouvent.

The Wreck of S.S. Needle est une petite merveille. Cult of Luna nous propose une boucle de toute beauté et quelques transitions tout en douceur. Et Julie Christmas fait également une grosse part du boulot en insufflant, par l’énergie de son chant, une grosse dose de force et énormément d’émotion. Chevron est également très réussi. De construction différente, il ressemble plus à un titre traditionnel de Cult of Luna et enchaîne passages violents et moments plus calmes. Julie est cette fois plus dans l’accompagnement du morceau. A Greater Call, après une douce intro, est tout en hargne. Si le morceau est de qualité, la participation de Julie Christmas n’a pas de réel apport. Approaching Transition, sans Julie Christmas, par sa longueur et son austérité, a un petit goût de remplissage. Enfin, le très long Cygnus, en dehors de quelques passages complexes et rugueux au niveau des chants, ne montre pas grand chose d’autre.

Alors, ce Mariner mérite-t-il vraiment toutes ces éloges ? Même si l’envie d’entendre à nouveau Julie Christmas était grande, même si les morceaux sont longs, 2 titres vraiment intéressants pour un album, cela fait quand même un peu court.


Le site officiel de Cult of Luna

The Great Cold

The Great Cold

Avec The Great Cold arrive inévitablement la question : est-ce du Black Metal ? Les influences du Black dans leur musique sont indéniables. Mais contrairement au son Shoegaze d’un Alcest, The Great Cold envoie le gros son en permanence et conserve une certaine grandiloquence. L’absence de chant fait qu’on ne les classe pas immédiatement dans la case Black Metal, et, de manière totalement paradoxale, la musique de The Great Cold se distingue par un coté très lumineux.

Ce premier album débute très fort avec EOS, il fait dans le grandiose dès les premières notes et il est simplement génial mélodiquement. OREAD fait figure d’exception sur l’album, il démarre sur des riffs lourds et sombres, mais même là, The Great Cold ouvre le morceau à des contrées plus ensoleillées sur le final. Tous les autres morceaux sont de petits bijoux d’inspiration et de richesse mélodique.

Peu importe la case dans laquelle on met The Great Cold, le groupe allemand possède des qualités qui convaincront bon nombre d’amateurs de Post-Rock.


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Reset to Zilch

Reset to Zilch – A Phantasm; Antithetical

Un groupe malaisien au nom mystérieux, un album au titre étrange A Phantasm; Antithetical et une cover énigmatique, le cocktail nous donne un résultat étonnant par la maturité des compositions et l’efficacité des riffs. Si l’originalité n’est sans doute pas le principal atout de l’album, Reset to Zilch parvient à nous transporter sans fausse note sur toute la longueur de ce A Phantasm; Antithetical. Il s’appuie pour cela sur des influences Metal portées par une belle instrumentation Post-Rock et un grand sens mélodique.


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Lo' There

Lo’ There Do I See My Brother – Northern Shore

Ce Northern Shore de Lo’ There Do I See My Brother (désormais simplement Lo’ There) est un modèle d’album de nouveau Rock Indé américain patiné de Post-Rock. Il possède quelques « tubes » Rock Indé (You Can’t Take It With You, Twenty Three, At The End Of All Things), sur lesquels le Post-Rock n’est plus qu’une lointaine influence. Le chant est heureusement en net progrès par rapport au précédent album. D’autres titres sont instrumentaux et de son nettement plus Post-Rock (We’re Not Building Pianos, We’re Making Machines, Do Androids Dream of Electric Sheep?). Et étrangement, l’amalgame se fait très bien sur la longueur de l’album.

Lo’ There se cantonne pour l’heure aux States. Mais le groupe a le potentiel pour voir plus grand.


Le site officiel de Lo’ There